INTERVIEW : DIVERSITÉ, CRÉATION ET JASON TODD AVEC JUDD WINICK

À l'occasion du vingtième anniversaire du récit 'Under the Hood', j'ai pris contact avec l'auteur/artiste Judd Winick, scénariste du dit récit, afin d'évoquer son parcours, son travail ainsi que son regard sur un personnage qu'il a aidé à ramener d'entre les morts il y a maintenant vingt ans.


Remerciements à Judd Winick pour son temps et ses réponses.

A : Bonjour Judd, ma première question est simple : en tant qu’artiste ayant travaillé dans de nombreux domaines au fil des ans, comment pourriez-vous vous décrire ainsi que votre œuvre à ce stade de votre carrière ? 

JW : Je suis un dessinateur. C'est à peu près comme ça que je me décris. Pendant environ cinq ans, je me suis contenté de faire des comics de super-héros, des projets en prises de vues réelles, des séries télévisées, et j'avais un côté dramatique. Je continuais à me qualifier de dessinateur. Je me sentais un peu comme un imposteur et un peu malheureux. Je réalise que je suis au meilleur de ma forme, tant en tant que personne que professionnellement, quand je dessine. Voilà donc qui je suis. Je suis un dessinateur.

A : Vous êtes connu pour de nombreuses choses ; on pourrait parler de votre travail dans la bande dessinée grand public, de vos œuvres en tant que créateur, de votre travail en tant que scénariste, de votre notoriété à la télévision ou de votre militantisme.
Cela influence-t-il votre travail aujourd'hui ? Ressentez-vous une pression de part le fait d'être connu pour plus d'une chose, est-ce que cela implique de réfléchir aux attentes ?




JW : 
Franchement, je ne pense pas avoir jamais ressenti la pression d'être reconnu pour faire plus d'une chose. 
Au fil des ans, la pression a toujours été sur moi et mon travail. Peut-être que je travaille trop dans trop de domaines différents. C'est plutôt le style de jeunes artistes que de porter plusieurs casquettes, je pense. À certaines périodes, j'écrivais trois bandes dessinées mensuelles, j'écrivais et dessinais ma propre bande dessinée indépendante, et je participais parfois au développement de projets animés. C'était amusant.
Maintenant, je suis bien plus heureux en écrivant et en dessinant mes propres livres.
Avec des projets externes ici et là.

A : À ce propos, ressentez-vous encore, ou avez-vous vécu, le stress lié à la création, ou est-ce que les nombreuses casquettes que vous avez portées vous aident à être plus calme et détendu dans tout travail auquel vous vous consacrez ?

JW : Je peux avoir envie de faire autre chose. J'aimerais peut-être diversifier mes activités ici et là. 
Je travaille sur ma série Hilo depuis plus de dix ans, j'adore toujours ça et j'ai des histoires à raconter.
Je raconte de nouvelles histoires avec de nouveaux personnages. J'ai beaucoup de chance d'avoir trouvé un public et d'avoir le soutien d'un excellent éditeur, chez un éditeur exceptionnel, ce qui me permet de faire ce que je veux. J'ai beaucoup de chance.



A : J'ai découvert HILO il y a deux ans et j'ai été surpris par le nombre de thèmes abordés : les attentes que l'on ressent et qui nous pèsent lorsqu'on est enfant me touchent profondément.
En tant que créateur et artiste, est-ce quelque chose que vous jugez important de raconter, surtout pour un jeune public ?

JW : J'apprécie les histoires qui ont quelque chose à offrir sous la surface. Je pense que les meilleures histoires le font. Avec la science-fiction, l'action, l'aventure et les contes pour enfants, on peut aborder de nombreux thèmes de manière moins évidente. Chez Hilo, il existe un débat sur la pensée philosophique : « Qu'est-ce que cela signifie d'être une personne vivante ? Un être humain ? Qu'est-ce qui nous rend vivants ? »
J'apprécie ça. J'aime que mes lecteurs soient divertis, mais il y a moyen d'aller plus loin. Seulement s'ils choisissent de le voir.

A : Toujours sur Hilo, j'ai entendu dire que vous aimiez lire « Garfield » [moi aussi, haha] 
J'ai trouvé dans Hilo la même énergie, remplie de blagues, de réflexions, de gags récurrents [le rot m'a bien fait rire] et de personnages bien étoffés.
Est-ce difficile à réaliser ou est-ce devenu naturel ? Avez-vous encore besoin de temps pour vous demander si le rythme est bon ?




JW : Garfield a été la première bande dessinée dont je suis tombé amoureux. Et ça m'a donné envie de devenir dessinateur. Ça a toujours été mon truc ! Mais j'écris des comédies. J'aime les blagues. Aujourd'hui, je n'hésite pas à dire que je suis plutôt doué. J'ai souvent constaté que même les meilleures séries dramatiques contiennent beaucoup d'humour. Une de mes séries préférées est « The West Wing » (À la Maison Blanche en français) et même si c'est une série politique, elle est incroyablement drôle. Elle est surtout portée par l'humour et j'essaie de faire ça. J'essaie de rester drôle. Même si on est sérieux dans mes livres, on n'attend pas longtemps avant que les blagues arrivent. Je ne dirais pas que je stresse pour les blagues, cependant. C'est probablement moi qui suis le plus dur avec elles. Je veux être drôle. Je ne veux pas que ce soient des blagues faciles. [lol]



A : En France, peu de vos œuvres ont été publiées, notamment les premiers travaux DC, mais vous êtes plutôt connu des fans comme un « écrivain social » abordant différents sujets que beaucoup trouvaient « tabou » à une époque [le VIH, l'homosexualité]. 
Est-ce quelque chose que vous ressentez ou un adjectif que vous êtes heureux d'avoir ?

JW : Je dirais que je suis assez fier de ça. Si tu parles de mon travail dans les comics de super-héros, on m'a souvent catalogué agressivement comme quelqu'un qui aborde les problèmes sociaux. J'ai écrit des histoires de super-héros pendant 12 ans et il m'est arrivé à quelques reprises de faire quelque chose d'incroyablement explicite. Une histoire sur les crimes haineux, l'histoire d'un personnage vivant avec le sida. 
Cela s'est ajouté à chaque fois que j'introduisais un personnage qui était une femme ou une personne de couleur, cela semblait « contrarier » certaines personnes. 
Et on m'a catalogué comme ce super-libéral, pinko*, ce communiste obtus et entêté. Ce que je suis un peu, donc ce n'est pas grave. Franchement, même quand j'écris des histoires de science-fiction, je pense que mes histoires doivent représenter le monde dans lequel nous vivons. Et parfois, elles doivent aborder des problèmes sociaux. C'est ce que la science-fiction a toujours fait, depuis ses débuts. Il y a toujours eu une frontière très claire entre le bien et le mal. Et mettre cela en lumière par l'allégorie ou la métaphore, je pense que je ferai toujours ça.

A : En tant que créateur et artiste, vous devez informer le monde de ce qui se passe, mais on voit souvent des gens surpris lorsqu'un livre, un film ou une chanson devient trop « politique » et/ou aborde un sujet délicat.
Vous êtes évidemment connu pour vos intrigues percutantes et au moins mémorables. Avez-vous déjà réfléchi à un sujet que vous pourriez aborder et à l'accueil qu'il pourrait recevoir, ou l'avez-vous simplement fait car c'était important pour vous ?

JW : J'essaie d'écrire une bonne histoire. Si j'y aborde un sujet social, tant mieux. Je n'ai jamais l'impression de l'imposer. Je le fais parce que, je le répète, c'est divertissant et intéressant.

A : En parlant d'intrigues, vous et d'autres artistes avez abordés, avec Green Arrow, de nombreux sujets et problématiques, mais vous avez aussi raconté des intrigues que, j'ai l'impression, vous souhaitiez tous raconter : est-ce que vous considérez cette aventure comme une dans laquelle vous avez tout donné, ou y a-t-il des éléments que vous auriez pu ajouter maintenant, des années plus tard ? 

JW : J'ai écrit Green Arrow pendant cinq ans. Je pense donc avoir couvert à peu près tout ce que je voulais aborder. Il y a toujours plus. Et je suppose qu'à un moment donné, je conduirai et qu'une histoire vraiment cool de Green Arrow me viendra à l'esprit. Peut-être. Il y a toujours quelque chose de spécial. Mais… encore une fois, c'est le personnage. J'ai passé beaucoup de temps avec lui.



A : Je me souviens avoir lu Green Arrow #45 et avoir été très ému. Le fait que Mia soit venue annoncer à tous ses camarades de classe qu'elle était séropositive est un sujet dont beaucoup parlent encore aujourd'hui, quelque chose de personnel, mais au milieu de tout cela, il y a aussi une scène d'action avec Green Arrow.
Pouvoir mélanger les deux situations, deux combats dans deux sens bien distincts, est-ce que vous voyez cela comme une force des histoires de super-héros ?

JW : Eh bien. Je dirais que ça PEUT être un atout. [lol]. C'est un très bon exemple.
C'est toujours une histoire de super-héros. Il ne s'agissait pas d'écrire 22 pages où Mia faisait un discours sur sa séropositivité. Et il ne s'agissait pas non plus d'ajouter une simple scène de combat pour en faire une histoire de super-héros. C'est ce qu'elle était censée être. C'est une histoire d'action et d'aventure. Mais pour ce numéro particulier au cœur de l'histoire, l'un de nos personnages était confronté à autre chose. Quelque chose de plus proche de notre réalité.




A : La représentation occupe une place importante dans votre travail et peut servir d'écho pour beaucoup.
À une époque où l'on entend des voix qui cherchent à faire taire des personnes et groupes qui luttent pour leurs droits, la bataille pour la représentation est-elle devenue, surtout dans les médias et les domaines grand public, plus importante que jamais ? 

JW : Oui. C'est très important. J'ai toujours essayé d'étoffer les personnages de mes histoires avec des personnes de tout horizons. Et dès le début, il y a toujours eu du rejet et un côté ridicule appliqués à ce sujet. Maintenant, après environ 25 ans d'écriture, les gens en débattent encore. On dirait qu'on continue de critiquer chaque fois qu'un personnage est présenté, et qu'il ne s'agit pas simplement d'un homme blanc comme les autres. En tant qu'auteur de livres pour enfants, je trouve cela extrêmement important. De nombreux jeunes lecteurs sont venus me voir et m'ont dit qu'ils aimaient le personnage parce qu'il leur ressemblait. Les jeunes lecteurs se sentent littéralement « vus » lorsqu'ils voient des personnages qui font partie de leur culture et groupes sociaux. Où est le mal ?

A : Au vu de votre expérience accumulée je me devais de poser ces deux questions :

- Si vous pouviez garder un mot, un conseil ou une expérience particulière en tête à nous partager, quel serait-il ?
Inversement : si vous pouviez donner un conseil à quelqu'un qui voudrait raconter une histoire demain, quel serait-il ?

JW : En matière de narration, le conseil que je donne à tout le monde, c'est d'inventer des histoires. Et puis d'en créer une autre. Notre travail consiste à écrire une seule histoire et à nous tuer à la tâche pour la faire publier, puis de continuer à en écrire. À chaque fois que vous en créez une, vous vous améliorez. Alors, il faut persévérer. Inventez simplement des choses que vous aimez. N'essayez pas de trouver quelque chose qui va se vendre. Ça marche rarement. Racontez simplement l'histoire que vous aimez.


Après ces questions, j'ai décidé d'orienter l'interview vers 'Under the Hood' ainsi que Jason Todd.




A : Under the Hood a… 20 ans [haha]
Quand vous y repensez aujourd'hui, quelle est la première chose qui vous vient à l’esprit ? 

JW : Je suppose que ça fait effectivement 20 ans et je suis assez fier que le personnage soit toujours là et qu'il soit toujours aussi actif.

A : Quelle est la chose que vous avez apprise de cette histoire et que vous gardez encore avec vous aujourd’hui ?

JW : Je serais complètement malhonnête de dire que j'ai appris une seule chose. Mais je pense qu'il est important qu'un conteur suive son instinct. Je trouvais vraiment que c'était une bonne histoire. Et même si je savais que j'allais recevoir beaucoup de critiques et que nous allions en énerver plus d'un, nous devions aller de l'avant.



A : Comment percevez vous l’évolution de Jason au-delà de votre travail ? 

JW : Oh ! Je trouve ça amusant ! J'ai grandi en lisant des histoires de super-héros. Alors, le fait d'avoir pu prendre un personnage et le façonner d'une manière qui perdure encore aujourd'hui, et que Jason Todd/Red Hood soit un membre actif de la Bat-family, me rend très, très fier ! Je le regarde apparaître dans les jeux vidéo et les autres comics, mais aussi dans une série animée ou un live-action, et je me dis : « On a réussi ! C'est amusant ! »

A : Vous avez déjà dit que « Hush » était l'intrigue qui vous a donné envie de faire revenir Jason. Si celle-ci n'avait jamais existé, à terme, auriez-vous quand même eu cette idée ?

JW : Si tu veux dire que, si Hush n'existait pas, aurais-je imaginé Jason Todd revenant d'entre les morts ? Non ! Ils [Jeph Loeb et Jim Lee] l'ont fait en premier ! En tant qu'auteur, en lisant cette intrigue dans Hush, j'ai juste trouvé ça fantastique ! Et puis, dans le numéro suivant, il s'avère que c'était juste une imitation, et Jason n'était en fait que Clayface. J'ai gardé l'idée du retour de Jason en tête. Alors, quand j'ai eu ma chance sur Batman, j'ai lancé le projet de le faire revenir pour de bon.




A : Vous avez écrit Jason comme un vilain, mais il avait un code : interdiction de vendre de la drogue aux enfants, par exemple.
Quel a été le plus difficile à écrire ?
Pensez-vous que le lecteur pourrait ne pas comprendre pourquoi Jason agissait ainsi en tant que baron du crime ?

JW : Non. C'est un antihéros. Et ses motivations étaient très claires pour moi. Il était prêt à tuer des gens. Il était prêt à faire du mal aux gens. Il était prêt à commettre des crimes et, par conséquent, à les arrêter en les contrôlant. C'était facile. Il a simplement pris tout ce que Batman lui avait appris et en a fait une mission perverse.

A : En parlant de Jason et de la pègre, auriez-vous aimé développer ce point et expliquer comment il aurait pu créer une forme d’organisation ? 

JW : Aucune idée. Je suppose que c'est une évolution intéressante pour le personnage. Et je suis sûr que ça arrivera. Jason Todd/Red Hood restera dans les parages pendant longtemps. Nous allons voir beaucoup de variations sur lui et les thématiques qu'il apporte.

A : Quelle est la scène la plus importante que vous ayez écrite dans UTH* et quelle a été la plus difficile à imaginer ?

JW : Eh bien, spoilers ! À la toute fin, quand Jason affronte Batman, accompagné du Joker, et lui dit que sa rage envers Batman n'était pas due à sa mort, mais au fait que le Joker soit encore vie. C'était le moteur de toute l'histoire. Et j'avais cette scène en tête depuis le tout début. C'est de ça qu'il s'agissait. C'était un fils qui regardait son père et qui avait vraiment l'impression qu'il ne l'aimait pas assez pour faire ce qu'il pensait être la bonne chose. Et dans ce cas précis, il s'agissait de tuer le Joker. Et tuer le Joker, « parce qu'il m'a éloigné de toi».




A : Jason est un enfant de la rue. Il a vu à quel point Gotham était/est dur envers les plus vulnérables, les enfants, les toxicomanes, les minorités, les pauvres. En préparant son retour, pensez-vous qu'il pourrait être un moyen de s'attaquer à certains des problèmes fondamentaux de la ville et de la société dans son ensemble?

JW : Jason est un Robin différent de Dick Grayson. Et c'est ce qui le rend intéressant. Dick a un meilleur code moral. Il est plus gentil. Jason a un côté plus méchant, plus sombre. Et c'est ce qui a fait de lui ce qu'il est.

A : Quel est votre aspect préféré de Jason Todd en tant que Robin ? 

JW : Qu'il soit mort ! [lol] Je suis désinvolte. Un peu de sérieux. La mort de Jason Todd
était si lourde de conséquences pour Batman. Elle l'a changé. Il était blessé. Ne s'en est jamais remis.
Et donc, quand Jason est revenu, et il est revenu en mal, il est devenu, en gros, un méchant. Il a brisé Batman encore plus.

A : Dans UTH, Jason est en plein massacre : il tue des barons de la drogue, des violeurs et il a même tué des nazis. Était ce rafraîchissant de voir cet ancien Robin faire ce que beaucoup de gens pensent qu'un type comme Batman devrait faire s'il n'y avait pas la règle du « no kill » ?

JW : Non. C'est juste ce que fait Jason. Je crois à la règle de Batman qui interdit de tuer. Je pense que c'est un aspect important de son personnage.


A : Vous et Doug [Mahnke] avez imaginé le design de Red Hood. Vingt ans plus tard, ce dernier est l'un des designs les plus emblématiques de l'histoire de Batman. Aviez-vous tous les deux, au moment de le créer, le sentiment d'avoir touché le jackpot ?

JW : Non. On travaillait juste sur le livre. On travaillait juste sur notre histoire. On trouvait que c'était une bonne histoire. On est heureux qu'elle ait pu vivre au-delà.

A : Avez-vous des histoires de Jason Todd que vous n'avez jamais racontées mais que vous auriez aimé raconter ou que vous auriez pu raconter ? 

JW : Pas encore. Mais il ne faut jamais dire jamais.

A : On vous appelle souvent « le meilleur auteur de Jason Todd » . Est-ce une chose que vous appréciez ou essayez-vous toujours de partager l'héritage des auteurs d'avant ou son retour ?

JW : Eh bien. Tout ça ne dépend pas de moi. Avec une bande d'artistes vraiment talentueux, nous avons créé l'histoire originale. Et beaucoup, beaucoup d'autres personnes raconteront des histoires après nous. C'est la nature même des comics de super-héros. Nous avons été les premiers à le faire.
C'est à peu près tout ce qu'on mérite. Il y aura des histoires incroyables qui suivront. Elles le sont déjà.

A : Dans « Batman & Robin », vous avez écrit un Jason (aux cheveux roux) fraîchement évadé d'Arkham, mais j'ai remarqué que vous faites toujours de votre mieux pour maintenir la continuité, quels que soient les choix effectués auparavant. Est-ce difficile à réaliser en tant qu'auteur ? 


JW : 
Non. On lit juste le travail. [lol] Et on essaie d'être fidèles à ce qui a été fait avant. On ne le fait pas toujours. Parfois, on fait de gros changements. Mais on essaie de bien se préparer. On essaie de maintenir la continuité tant qu'elle fonctionne.

A : Jason est un personnage assez important pour moi. D'ailleurs, j'ai en quelque sorte copié la bagarre d'ouverture entre Batman et RH dans « Batman #635 » pour une nouvelle que j'ai écrite au lycée [désolé pour vous et Doug, haha]
En ouvrant l'arc, à quel point étiez-vous anxieux ? 


JW : Nous avons juste essayé de raconter une histoire. Je crois que c'est au début que je suis le plus enthousiaste. Parfois, c'est au milieu que ça devient un peu plus compliqué.

A : Dans « Lost Days », on voit l'importance de Talia pour Jason. Est-ce un personnage que vous auriez aimé développer davantage ?

JW : Pour généraliser, il y a toujours d'autres histoires pour moi et avec plein de personnages. J'aime Talia, je la trouve fascinante. Je n'ai pu raconter qu'un seul petit bout, car il s'intègre parfaitement à l'histoire de Jason. Mais je la trouve incroyable.


A : Quelle est la meilleure histoire de Jason que vous pensez avoir écrite ? 

JW : Je suis littéralement la dernière personne à qui demander. [haha]

A : Envisagez-vous toujours un retour potentiel de votre part auprès de Jason ou de la Bat-family sous quelque forme que ce soit ? 

JW : Je dis toujours, ne jamais mais dire jamais.

A : Quels sont les éléments essentiels qu'un artiste travaillant sur Jason devrait ABSOLUMENT mettre dans son histoire pour la rendre géniale ? 

JW : Je ne peux pas répondre à ça. Je ne répondrai pas. Il n'y a pas de bonne réponse. Honnêtement.
On pourrait inventer une histoire où Jason est un extraterrestre et combat des gens
avec des seaux de pudding. Et imagine si elle s'avère être une histoire géniale, alors, qu'est-ce que j'en sais ? [lol]
Il y aura toujours quelqu'un pour inventer quelque chose de génial. Il n'y a pas de règles.

A : Un mot pour décrire Jason et votre relation scénariste/personnage avec lui ? 

JW : Écrivain. Je ne cherche pas à faire le malin. Mais c'est la vérité. Nous ne sommes que les intendants temporaires du personnage. Les capitaines temporaires du navire. Ensuite, c'est le travail de quelqu'un d'autre et c'est bien comme ça.



A : Merci pour votre temps et réponses, Judd !

JW : Merci pour tes questions et ton intérêt !


Hilo est disponible en trois tomes aux éditions Milan.
"L'énigme Red Hood" est à découvrir chez Urban Comics.

Vous pouvez suivre le travail et l'actualité de Judd Winick sur instagram : @juddwinick



*pinko = une personne ayant des opinions de gauche
* UTH = Under the Hood


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