Attendre et rêver


Le philosophe Vladimir Jankélévitch disait de l'attente qu'elle n'avait pas pour but « d’escamoter le temps », comprenez : lorsqu'elle a un but, l'attente est le contraire même de l'ennui.
On attend car on espère, on attend car on imagine et, finalement, on attend car on cherche une finalité.

Si vous lisez ces lignes dans les cinq jours suivants la publication de ce très court texte, alors je n'aurai pas encore vu le film Thunderbolts* que, vous avez deviné, j'attends impatiemment.
Mais quel est le rapport entre de la philosophie Française, un film (anti)super-héroïque et l'attente ?
Pas grand chose.
Du moins dans l'absolu.

En revanche, les deux derniers ont un lien, un lien important pour moi et que je vis assez quotidiennement depuis l'annonce de ce film.
Je l'attends tous les jours.
C'est plus fort que moi, il n'y a pas une seule journée où je ne pense pas à ce film et ce depuis son annonce.
Je ne vais pas vous faire un historique, si je devais résumer disons plutôt que ce film incarne à lui seul beaucoup de mes préférences et obsessions quand il s'agit de comics, plus particulièrement ceux de l'univers Marvel.
J'ai beau y faire mais là où beaucoup ont certaines réserves (légitimes) quand il s'agit d'un film du MCU, je vois dans celui-ci plusieurs choses en une : du réconfort, des personnages familiers, des images qui, alors qu'elles n'étaient même pas annoncées, me font rêver.

Car c'est ça l'attente : le rêve.
On peut attendre car on y est obligé, mais d'un autre côté on peut attendre car on le souhaite (aussi car on y est obligé)
L'attente d'un film ne laisse que très peu de choix, on s'assoit et on attend, reste plus qu'à se lever chaque jour jusqu'à la date de sortie.
En attendant plusieurs solutions :

- On cherche chaque information disponible sur le web afin de monter notre excitation.
- On se coupe du monde afin de préserver ce que l'on souhaite être une bonne surprise.
- On attend et on rêve.

Ce qu'il y a de bien avec cette troisième option c'est qu'elle peut exister en y mêlant les deux premières.
On se stimule, on espère, on croit et revendique quelque chose de beau et de nouveau, au moins pour nous.

C'est ce que je me souhaite.
Dois-je être le seul ? Bien sûr que non.
Néanmoins l'attente est un processus assez singulier, personnel et un brin égoïste.
On attend ce que notre esprit souhaite, on patiente dans l'espoir que le jour venu soit à la hauteur de nos espérances et plus encore.

C'est ce que j'attends de Thunderbolts*
Ce film était déjà important pour moi alors même que nous n'avions que son titre et un maigre concept art.
Je l'ai rêver, façonné d'images floues d'abord et officielles par la suite.
Une énième preuve de la stimulation de mon cerveau : j'étais en salle pour le voir dans mon rêve, la nuit dernière.

Comme quoi l'attente procure de belles choses.

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